QUINTO CAMINO
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CONSEILS

NON CONFLUENCE CONSIDERAT. EXTÉRIEUR CONSTATATION PRÉSENCE DE SOI SE TAIRE HUMILITÉ NE PAS LUTTER NE PAS SE MENTIR À SOI MÊME NE PAS MANIFEST ÉMOT NÉGAT ECONOMISER DES ÉNERGÍES NE PAS TRANCHER LES NOEUDS SE PRESSER LENTEMENTE CONJUGUER LE TRAVAIL BIEN ET MAL TRAVIL DU DISCÍPLE CROISEMENT DES OCTAVES PREMIERS PAS SENTIER NE PAS HEURTER FAUSES MAÎTRES AGIR COMME AGENTS CRÉER CIRCONSTANCES NE PAS INTRODUIRE PERSONNAGES NE RETOURNEZ PAS À CE QUE VOUS AVEZ VOMIT GROUPE D´EXERCICES

Conseils

“Éloigne-toi de l´ignorant”

NON CONFLUENCE- NON CONSIDÉRATION INTÉRIEUR

Considération intérieure et confluence sont les conséquences directes de la somnolence constante de l'homme, somnolence qui entraîne cet étrange phénomène d'oubli quasi permanent de soi-même.
GNOSIS TOMO I

Toutes les formes de considération intérieur, une desquelles est de faire des accusations a une autre personne, découlent de l´identification. L´homme s´offense uniquement quand il s´identifie avec soi-même….
…..Quelle est l´émotion qui origine la considération intérieur ? Comme j´avais dit, est en réalité  une émotion, un sentiment, bien que on emploi le centre intellectuel pour lui donner de la voix en millions de mots, qu´on dit ou pas. Un homme qui se sent offensé est un bon exemple de considération intérieur. Jamais  il considère  extérieurement- c´est à dire, jamais il se met dans la situation de l´autre personne et comprenne ses difficultés. Au contraire, il désir mettre toutes les personnes dans sa situation, faire qu´ils tiennent compte de ses difficultés….
…Si vous observez ses formes typiques de considération intérieur et ainsi vous ne vous identifie pas avec elles et vous vous rappelez à vous-même, comprendra que seulement vous peut s´aider à vous-même et toute la considération intérieur et le sens de l´injustice sont inutiles et donnent origine à émotions quotidiennes absolument  inutiles. Et ça donne origine à interminables bavardages intérieurs en soi même- une sort de murmure, plaintes, gamberge intérieurs qui suivent d´elles mêmes, parce qu´on sait que la partie négative du centre émotif agit toute seule- une sort de perpétuel injure secret  qui s´étend et obscurci  toute notre vie intérieur.
Repère  sur votre bavardage intérieur. Repère sur ce qui obsède ses pensées. Goûte le et découvre si est négative. Lutte contre sa négativité.  Déteste-le. Réveille-vous et si vous faites quelque chose faites-le  dès soi-même volontairement.
MAURICE NICOLL

 

Ni m´exalte l´amour ni me déprime la haine, parce que toutes les choses me paraissent naturelles. La vie pour moi est un rêve, en continu changement et quand je dégage mon moi réel du faux, je connais toutes les choses, et cependant, je suis loin d´elles ; ainsi je monte par-dessus de tous les changements de la vie.
Soit qu´ils m´élèvent, en m´encombrant de la terre aux cieux, soit qui me critiquent, me précipitant des hauteurs aux profondeurs de la terre, je suis indifférent.  Pour moi la vie est une mer en perpétuel mouvement donc les vagues du faveur et du malheur montent et tombent tout le temps.

La-danse-de l´âme—Gayan-Vadan-Nirtan

CONSIDÉRATION EXTEÉRIEUR

Nous devons remplacer la Considération  intérieur par la Considération Extérieur. Quand une personne considère intérieurement, est identifié ; quand elle Considère extérieurement, n´est pas identifié.
Tout considération extérieur est consciente ; toute Considération intérieur est mécanique. Considérer extérieurement à une autre personne est ne pas penser à elle selon ce qu´elle désire, c´est à dire, selon l´amour de soi ou le propre intérêt. La Considération extérieur signifie que chacun se met à la place de l´autre personne et jamais se base sur l´identification, parce que c´est un acte consciente.
"Commentaires psychologiques sûr les enseignements de Gurdjieff et Ouspensky” Maurice Nicoll.

La considération extérieure doit prendre la forme d'un jeu. L'homme qui marche vers la Voie doit comprendre qu'il ne peut plus désormais participer avec enthousiasme à la vie, cette houppée permanente; et qu'il lui faut accroître prudence et circonspection s'il veut ne pas être broyé par les forces aveugles des influences « A », forces que peuvent déchaîner quelques mouvements conscients trop faibles encore pour les maîtriser, mais trop en dehors de la mécanicité habituelle pour passer inaperçus. L'homme ne doit donc plus vivre sa vie comme auparavant, mais la jouer par des efforts conscients de considération extérieure.
La considération extérieure doit être accrue le plus possible. Car la vie extérieure est caractérisée par la mécanicité aussi bien sur le plan psychique que sur le plan physique. Nous savons que nous ne devons pas glisser le doigt dans les engrenages d'une machine en marche : il serait broyé et nous risquerions même d'y perdre notre vie. Il en est de même sur le plan psychique. Notre attention doit demeurer vigilante et, nous devons éviter de heurter les machines psychiques dont nous sommes entourés.

GNOSIS I


GNOSIS I, Boris Mouravieff

CONSTATATION

Constater veut dire reconnaître l'état d'une chose ou d'un phénomène, établir un fait, sans appliquer un jugement personnel quelconque.
L'acte de constater implique donc, en même temps qu'une simple observation du fait, une prise de conscience de soi. Ainsi — et c'est là son sens ésotérique — la constatation exige une application double de l'attention à l'objet et à soi-même.
C'est lorsqu'on observe en appliquant un effort conscient dirigé simultanément vers l'extérieur et vers l'intérieur qu'on parvient à la véritable constatation qui, elle, produit un effet ésotérique. L'observation de cette règle générale de l'attention double est exigée tout le long de la Voie jusqu'au sommet de l'évolution ésotérique.

 

GNOSIS I, Boris Mouravieff

PRÉSENCE DE SOI - DOUBLE ATTENTION
Ceux qui vivent dans la présence de Dieu, regardent vers Lui pour se guider à chaque pas qu´ils dont.
Ce n´est pas pour la réalisation de soi même que l´homme se fait consciente de Dieu, c´est en se faisant consciente de Dieu que l´homme se réalise à soi-même.
La danse de l´âme

Présence est un effort pour veiller; comme nous l'avons vu, il en est l'aspect principal. Fait chaque jour sous forme de constatation passive, il conduit vers la connaissance de soi. Mais, parce que la présence doit autant que possible devenir permanente, et nous insistons sur ce point à cause de son importance, le chercheur doit pratiquer la double attention autant qu'il le peut au cours de toutes ses occupations. Il remarquera, avec le temps, que cet effort de mémoire, de présence, non seulement n'empêche pas ses activités, mais au contraire apporte une aide substantielle dans leur exercice.

 


GNOSIS TOME I

SE TAIRE

La permanence en soi même est déjà un miracle
Les autres miracles sont comme de rêves qui durent jusqu´au réveil.
¿Peuvent ceux qui sont fermement enracinés au Réel,
Retomber dans l´illusion ?                            
Ramana Maharsi
Toutes les religions commencent avec l´existence de
L´individu le monde, et Dieu.
En tant demeure l´ego ces trois demeureront séparément.
Demeurer, sans ego, dans le Soi-même, c´est le mieux
Ramana Maharsi

Tu dois savoir qu´un mot qui sort de ta langue
C´est comme une flèche dans un arc
Bientôt cette flèche ne pourra pas retourner en arrière dans sa route
Tu dois condamner  la même source du torrent
¡oh  langue ! Tu es un inépuisable trésor
¡oh  langue ! Tu es une inépuisable maladie.
Rumi

S'agissant du milieu où nous vivons, il faut nous garder de croire que les personnes de notre entourage suivent automatiquement notre évolution, étape par étape, et se trouvent à chaque moment au niveau même où nous pouvons être parvenus à la suite d'efforts conscient et soutenus, qu'elles-mêmes n'ont pas faits. Une telle idée toucherait certes à l'absurde; mais l'homme ne vit-il pas dans l'absurde ?
 La règle donnée à ce sujet par la Tradition est formelle : elle prescrit de se taire.
Mais ce serait une erreur de croire qu'elle exige par là un véritable vœu de silence. Se taire au sens ésotérique veut dire parler mais parler dans des limites bien définies : l'homme doit dire ce qu'il faut, quand il le faut et à celui qu'il faut. Cela exclu bien entendu tout bavardage,toute loquacité.

Enfin, il est instamment recommandé de rester sérieux dans les contacts avec nos semblables. Ce précepte demande un commentaire. Etre sérieux, dans ce cas, ne veut pas dire être morose et encore moins taciturne. Le travail ésotérique exige de la vigueur d'esprit. Ce qui nous est demandé c'est de maintenir en nous une attitude émotive positive et d'acquérir la sérénité intérieure. L'homme doit conserver envers tous une attitude bienveillante; il doit se réjouir avec les heureux, être charitable envers ceux qui souffrent et indifférent envers les méchants.
Mais il ne doit pas jouer un rôle de pitre. Quoique cela puisse étonner, cette attitude est beaucoup plus nuisible à celui qui s'y adonne qu'on ne le croit. Car elle tend en réalité à tout abaisser à un niveau de trivialité et de platitude. La pitrerie, dérivée du scepticisme, s'oppose à l'enthousiasme indispensable pour passer les moments difficiles qui ne manqueront pas dans le travail ésotérique.
Ces règles sont donc à observer. Celle de se taire est impérative.  Cependant, les personnes chez qui le centre magnétique fait son apparition et se développe éprouvent le besoin d'en parler. Car c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle. Qu'ils ne partagent cependant leurs expériences et leur joie qu'avec ceux qui, comme eux, ont entrepris le travail ésotérique. D'ailleurs, la règle de se taire n'est obligatoire qu'au début de l'entraînement ésotérique. Car bientôt, en vertu de ses efforts conscients, l'homme commence à évoluer et s'aperçoit de la futilité de la plupart des relations mondaines. Mélanger avec cette vie les fruits de l'évolution est toujours une erreur.

GNOSIS I

HUMILITÉ

« La vraie humilité est celle qui jaillit
De la contemplation de Sa sublimité
Et de l´illumination de Son attribut »

Dieu dit : je me tiens à la porte et je frappe. Cela veut dire que tout homme se trouve sous une pression permanente venant du Centre ésotérique, sous la forme des influences « B ».69 Cependant, c'est l'homme lui-même qui, par ses propres efforts, doit ouvrir la porte, autrement dit, discerner et assimiler ces influences.
Alors, la Personnalité, surmontant sa nature orgueilleuse, doit se plier et accepter la primauté du Moi réel. Et elle doit le faire d'avance, par un acte de foi et d'espérance, sans savoir exactement où elle va.70 Nous sommes ainsi invités à faire crédit à Dieu. Tel est le rôle de l'humilité comme condition sine qua non d'un travail ésotérique constructif.

GNOSIS I

NE PAS LUTTER CONTRE LES INFLUENCES ”A”

Les influences « A » agissent en vertu de la Loi Générale, donc conformément à la volonté divine, et on connaît déjà l'une de leurs raisons d'être qui est de servir l'intérêt de l'Ensemble. N'oublions jamais que tout est relatif. Ainsi, celui qui étudie la science ésotérique ne doit pas naïvement s'attaquer aux influences « A », ce qui pourrait que le conduire à des catastrophes. Telle a été d'ailleurs l'expérience instructive et si mal comprise DE Don Quichotte chargeant les moulins de vents.
Des milliers et des milliers de gens de bonne foi ont péri sans profit pour avoir commis cette erreur de conception insufflée par le Diable : croire possible l'impossible. Car le « Monde » est incomparablement plus fort que l'individu isolé, tant qu'il demeure homme extérieur.
Celui qui veut bénéficier de la Loi d'Exception doit d'abord remporter une victoire sur lui-même, sur son monde intérieur, avant de pouvoir vaincre le « Monde » et, par là, échapper à la Loi Générale.
Le principe de cette méthode est simple. Il faut se souvenir du postulat de Platon selon lequel le semblable ne peut être perçu et compris que par le semblable. Par extension, les influences extérieures ne peuvent agir sur l'individu que par le truchement des éléments semblables qui font partie de son monde intérieur. Car le monde intérieur de l'individu, lui aussi, est soumis aux influences « A » et aux influences « B ». L'accumulation de ces dernières en lui forme ce centre magnétique qui constitue, en quelque sorte, un nouveau centre de conscience. Au fur et à mesure que le centre de gravité de l'intérêt porté à la vie se déplace vers le centre magnétique pour s'y installer enfin de façon permanente, la pression de la Loi Générale va en s'accentuant. Et l'esprit de l'ensemble des influences « A » qui veille de l'extérieur à l'application de cette Loi cherche à agir sur l'homme par ses agents, c'est-à-dire par les influences «A» de son monde intérieur. On comprendra aisément que la maîtrise de celles-ci ferme la porte d'entrée aux influences « A » extérieures et supprime ainsi leur pouvoir.

GNOSIS I, Boris Mouravieff

NE PAS SE MENTIR À SOI MÊME

La vérité purifie, c´est infiniment aimable et dispensatrice de paix ;
Mais ¿Ce quoi la vérité ? La vérité est ce qu´on ne peut pas exprimer en paroles

La danse de l´âme

Mais si l'homme ne peut pas ne pas mentir aux autres, il n'en est pas de même en ce qui le concerne. On lui demande donc — et cela d'une manière expresse — de cesser de se mentir à lui-même. Cette exigence est formelle et l'on comprendra aisément pourquoi.
L'objectif du travail ésotérique est la marche vers la Conscience, c'est-à-dire vers la Vérité. Ce serait une contradictio in objecto de vouloir approcher la vérité en continuant à se mentirou à croire à ses propres mensonges.


GNOSIS I, Boris Mouravieff

NE PAS MANIFESTER DES ÉMOTIONS NÉGATIVES

Ainsi que nous l'avons dit, une émotion négative a pour base l'Amour; autrement ce ne serait pas une émotion. Il n'existe pas d'émotion négative pure. l'émotion négative, pour se manifester, usurpe l'énergie SI-12 du centre sexuel, énergie de l'amour charnel. Plus l'émotion négative émise ou subie est violente, plus la quantité d'énergie SI-12 utilisée est grande.  qui en résulte ne disparaît pas immédiatement. Car les émotions négatives secouent toutl'organisme psychique, bouleversent la Personnalité, provoquent une perte considérable desénergies les plus fines et par conséquent les plus précieuses.
Si, au moment où naissent en lui des émotions négatives, l'homme conserve son calme, c'est à-dire ne tombe pas dans un état de confluence mécanique, il en résulte un effet diamétralement opposé.


GNOSIS I, Boris Mouravieff

ÉCONOMISER DES ÉNERGIES

Or la quantité de forces nécessaires pour s'opposer valablement à l'influence de la Lune est considérable. Le premier impératif est donc d'arrêter leur gaspillage, de fermer les robinets qui laissent l'énergie s'échapper inutilement : émotions stériles, en particulier les émotions négatives; fantaisies issues d'une imagination non contrôlée; gymnastique mentale incoordonnée, bavardage, etc... Il faut donc agir comme un sage ministre des finances, économiser sévèrement nos forces, sans toutefois stériliser notre activité ni notre intelligence. Bien au contraire, il faut emmagasiner, accroître le plus possible ces forces pour en constituer des réserves. Tel le double aspect du premier objectif à atteindre.

GNOSIS I, Boris Mouravieff

NE PAS TRANCHER LES NOEUDS GORDIIENS

Nous avons déjà indiqué la caractéristique objective d'une solution équitable aux problèmes que pose une situation embrouillée par nos erreurs : les nœuds gordiens doivent être dénoués et non tranchés. De sorte que les participants liés par le même nœud éprouvent un soulagement à la disparition d'une situation qui ne peut être pour tous que source de souffrance.
Gardons-nous cependant du dernier piège tendu au moment où le bonheur ineffable semble nous sourire. Nous venons de dire : tout doit être sacrifié; nous n'avons pas dit : tout doit être cassé.

GNOSIS I, Boris Mouravieff

SE PRÉSSER LENTEMENTE

On ne doit pas aller trop vite pour ne pas épuiser les énergies fines. Cet escalier ésotérique a une particularité qu'on doit tenir présente à l'esprit. Il n'est pas possible de se tenir indéfiniment sur telle ou telle marche. Car, après un délai déterminé, d'ailleurs amplement suffisant pour remplir la tâche exigée par la note en vigueur, la marche s'effondre.

GNOSIS I, Boris Mouravieff

CONJUGUER LE TRAVAIL DES CENTRES INTELLECTUEL ET ÉMOTIF

C'est l'une des règles d'Or de la Tradition : l'homme doit conjuguer la travail des centres intellectuel et émotif. Voici comment on y parvient .Si la question à étudier et à résoudre est d'ordre intellectuel, après que le centre intellectuel l'aélucidée, avant d'adopter la conclusion ou la décision définitive et de passer aux actes,l'homme doit consulter son centre émotif. Inversement, il ne doit pas agir sous l'impulsion oul'influence exclusives du centre émotif : il ne passera aux actes qu'après avoir consulté soncentre intellectuel.
En général, l'homme doit cultiver en lui la capacité de saisir tout phénomène, tout problème du monde extérieur ou intérieur, simultanément par les deux centres, émotif et intellectuel à la fois.


GNOSIS I, Boris Mouravieff

 

BIEN ET MAL

L'homme dont le psychisme n'est pas orienté par une idée directrice est généralement immobile jusqu'au moment où il prend, le plus souvent par une impulsion fortuite, des décisions qui orientent parfois sa vie pour des dizaines d'années.
Pour celui qui s'engage à la recherche de la Voie tout change. Car cette recherche constitue un but permanent. L'homme peut alors, sans sortir pour le moment du relatif, préciser utilement ses notions du positif et du négatif : tout ce qui le guide vers le but proposé, l'aide à l'atteindre ou contribue à ce qu'il l'atteigne est pour lui un Bien; tout ce qui le détourne, le retarde, l'arrête, le ramène en arrière et, en général, crée des obstacles matériels ou psychologiques sur le chemin qui le conduit vers le but recherché est pour lui un Mal.     

GNOSIS I, Boris Mouravieff

TRAVAIL DU DISCIPLE

Les conditions exigées pour partir à la recherche de la Voie sont au nombre de quatre :
— désir passionné d'y parvenir;
— discernement;
— discipline de fer;
— initiative.
Le disciple, reconnu apte par le maître, doit chercher à mettre en œuvre les connaissances qu'il a accumulées. S'il doit consulter son maître, il ne doit jamais perdre de vue la quatrième règle, celle de l'initiative personnelle : il ne doit pas attendre, mais agir de manière à entrer dans un travail ésotérique parmi ceux qui se poursuivent dans le monde. Pour l'époque actuelle, on peut en citer deux. L'un est analogue à la construction et à l'aménagement de l'Arche de Noé que l'on situe à quelque 4.000 ans avant notre ère. Comme à cette époque lointaine, le travail consiste en la collection, sous forme compacte, schématisée, de la somme des connaissances et des expériences acquises pour les préserver, et les transmettre ensuite à l'humanité nouvelle.
Un autre travail ésotérique qui se poursuit d'une manière plus immédiate et plus intense depuis le début du siècle, surtout depuis la première guerre mondiale, a pour but de contribuer à la formation d'un nouveau type humain. Le problème de l'homme nouveau est posé devant nous par la logique de l'Histoire. Essayons d'élucider les éléments de ce problème dont l'heureuse solution conditionne le sort de l'humanité de demain.


GNOSIS I, Boris Mouravieff

CROISEMENT DES OCTAVES

Le chercheur doit apprendre à gouverner ces influences, notamment celles qui entrent comme composantes dans le film de sa vie personnelle, en puisant à cette fin un complément d'énergie à la source des influences « B » et en les utilisant dans sa « vie » en stricte conformité avec les exigences de la Loi de Sept. Pour cela, il doit s'efforcer de reconnaître toutes les gammes, du moins toutes les gammes principales dont il est agent ou victime et au croisement desquelles il se trouve à chaque moment. Telle est la première partie de son travail qui correspond au principe du savoir. La deuxième partie, non moins importante, répond au principe du savoir-faire. Ayant reconnu objectivement sa position dans le croisement des gammes du moment donné, il procédera ensuite à la comparaison de ces données avec les moyens pratiques dont il dispose, par rapport au but choisi ou envisagé sur le plan ésotérique. Alors entrera en vigueur le savoir-faire, qui doit permettre au chercheur d'agir de deux manières. Il doit d'abord puiser les énergies nécessaires à la source des influences « B », pour les pour les appliquer ensuite aux gammes composées d'influences « A » dont il fait partie. Cela dans un esprit strictement réaliste, exempt de toute tendance hypocrite, de tout mécanisme d'autojustification et surtout dépourvu de tout mensonge vis-à-vis de soi-même.
Cette dernière condition est indispensable au succès. La période d'application mettra en jeu des efforts conscients, par l'introduction d'octaves latérales dans tous les cas soumis à la Loi de Sept et d'une manière analogue à celle de l'octave latérale s'introduit dans l'Octave Cosmique.          


GNOSIS I, Boris Mouravieff

PRÉMIERS PAS DANS LE SENTIER

Pour l'instant, sans aller aussi loin, nous devons dire que, dès ses premiers pas sur le sentier, l'homme doit appliquer le principe : nourrir le crocodile pour ne pas être dévoré. La même idée peut s'exprimer sous une forme également imagée, en disant que le comportement doit être celui d'un joueur engagé dans une partie où les règles habituelles du jeu sont inversées, c'est-à-dire que le gagnant y perd, que c'est un jeu de « qui perd gagne ». L'analogie, en fait, est très poussée

GNOSIS I, Boris Mouravieff

NE PAS HEURTER LES MACHINES PSYCHIQUES

Car la vie extérieure est caractérisée par la mécanicité aussi bien sur le plan psychique que sur le plan physique. Nous savons que nous ne devons pas glisser le doigt dans les engrenages d'une machine en marche : il serait broyé et nous risquerions même d'y perdre notre vie. Il en est de même sur le plan psychique. Notre attention doit demeurer vigilante et, nous devons éviter de heurter les machines psychiques dont nous sommes entourés.


GNOSIS I, Boris Mouravieff

FAUSES MAÎTRES

Examinons maintenant le même schéma, mais sous un aspect différent :


Fig. 21
Ce second schéma, avec les centres magnétiques noirs, représente le cas où l'homme se
trompe et où, croyant absorber les influences « B », il absorbe, en faisant la sélection, celle des influences « A », flèches noires, qui sont en quelque sorte parallèles aux flèches blanches des influences « B ». Cela le mettra en rapport avec des gens possédant des centres magnétiques de cette même nature qui, eux-mêmes, se trompent ou trompent les autres, n'ayant aucun lien direct ni indirect avec le Centre ésotérique.

GNOSIS I, Boris Mouravieff

AGIR COMME AGENTS DES INFLUENCES “B”

Nous venons de constater qu'alors même que nous poursuivons la recherche de la Voie, nous continuons à vivre parmi les influences « A » qui constituent toujours les circonstances de notre vie. Désormais cependant, notre attitude vis-à-vis d'elles commence à changer.
Auparavant, nous cherchions dans chaque cas à maîtriser un groupe de ces influences en nous identifiant avec un autre groupe d'entre elles. Maintenant, placés dans la cage exclusivement remplie d'influences « B », forts de notre arme, la formule JE SUIS, notre attitude vis-à-vis des influences « A » prend un aspect nouveau. Certes, elles demeurent notre champ d'action; mais nous n'entrons plus en lice, pour nous lancer tête baissée dans le tournoi; nous agissons désormais en qualité d'agents des influences « B », travaillant pour leur compte.
L'étape de la Voie la plus importante et la plus difficile à franchir est l'Escalier, appelé chemin d'Accès, qui conduit au niveau de l'homme 4. Celui qui cherche à le gravir doit faire de ceteffort le but principal de sa vie. Le travail ésotérique doit devenir l'axe de son existence,autour duquel les circonstances intérieures et extérieures de la vie devront graviter désormais.
Les circonstances commencent à changer au moment où l'homme franchit le premier Seuil.  Il est vrai qu'à partir du moment où l'homme s'est engagé dans l'Escalier, il est observé, surtout s'il fait des efforts sincères et considérables. Et la Grande Confrérie ésotérique lui tend une main secourable. Certaines rencontres, un jeu de circonstances favorables, sont les moyens par lesquels s'exprime cette aide. Cependant, cette assistance ne le dispense pas de travailler lui-même, de poursuivre des efforts conscients. De plus, il faut dire que bien souvent l'aide offerte n'est plus utilisée, soit que l'homme n'entende pas les conseils qui lui sont donnés, soit qu'il ne saisisse pas la signification des circonstances  favorables et les possibilités de progresser qui s'ouvrent devant lui.

 

GNOSIS I, Boris Mouravieff

CRÉER LES CIRCONSTANCES FAVORABLES À LA RÉSOLUTION DU KARMA

Il a déjà été dit qu'il doit d'abord rendre au film son sens primitif, puis pousser le développement de celui-ci de sorte que la « pièce » soit convenablement jouée jusqu'au dénouement prévu. Le héros, tout en travaillant sur lui-même, doit s'appliquer à créer autour de lui les circonstances nouvelles, qui favorisent le déroulement de l'action vers la conclusion originellement prévue. Ses efforts extérieurs devront surtout être orientés vers la création de ces circonstances et non pas vers la recherche d'une influence directe sur les personnes : celle-ci semble souvent opportune, mais, dans la grande majorité des cas, constitue une erreur parce que cette influence crée de nouvelles tares karmiques qui, au lieu de dénouer la situation, la compliquent davantage encore. Il faut être très prudent et circonspect. Les circonstances nouvelles doivent néanmoins être créées de façon à aider efficacement les personnes intéressées à agir dans le sens désirable. Encore une fois, l'homme doit plutôt chercher à servir qu'à imposer. La patience, la persévérance et la foi sont, dans ce travail, des qualités d'une grande valeur pratique.
L'Escalier symbolise la période de grossesse et le passage du deuxième Seuil représente la deuxième Naissance, celle de l'Individualité. Au cours de son développement ultérieur correspond aux notes MI et RE de la Voie, l'Individualité tend de plus en plus à s'intégrer aux cosmos supérieurs. En acquérant alors les dons du Saint-Esprit qui répondent à sa nature, elle participe progressivement à l'existence réelle, objective, qui finalement caractérisera son être. C'est le Salut, c'est-à-dire la libération de l'emprise du film.

GNOSIS I, Boris Mouravieff

NE PAS INTRODUIR DES PERSONNAGES ÉTRANGERS AU FILM ET NE PAS ADQUERIR DES NOUVEAUX COMPROMIS

Un des grands obstacles à l'évolution consiste en ce que l'homme ne songe généralement à son évolution ésotérique qu'à l'âge mûr, alors qu'il a déjà accumulé dans cette vie une somme considérable d'erreurs et de complications nouvelles. Il introduit souvent dans le jeu de nouveaux personnages, étrangers au sens profond de sa vie ou à la raison d'être de l'équipe.
Parfois, il prend des engagements qui le lient étroitement, alors qu'il aurait besoin de toute sa liberté d'action pour rattraper le temps gaspillé dans des entreprises ou pour des causes qui n'ont rien à voir avec l'évolution ésotérique.

GNOSIS I, Boris Mouravieff

NE RETOURNEZ PAS À CE QUE VOUS AVEZ VOMIT

Affirmez le pied de ceux qui hésitent y tendez votre main aux faibles. Nourrissez à ceux qui ont faim et consolez à ceux qui souffrent. Levez à ceux qui veulent se lever et réveiller à ceux qui dorment parce que vous êtes le jugement qui attire. si vous agissez comme des forts, vous serez aussi forts. Faîtes vous attentions à vous-mêmes et ne vous souciez pas des choses que vous avez écartez de vous. Ne retournez pas à ce que vous avez vomit pour le manger. Ne soyez pas comme des mites. Ne soyez pas comme de  vers. Ne soyez pas un lieu pour le diable, parce que vous l´avez déjà détruit.

Extrait de "L´EVANGILE DE LA VÉRITÉ"

GRUPO DE EJERCICIOS

Le système d'exercices ésotériques est conçu pour que les personnes qui ont déjà acquis un certain bagage de connaissances théoriques puissent passer au travail pratique. Il est basé sur la Doctrine du Présent. Ces exercices sont divisés en trois groupes, en corrélation avec la structure de la Personnalité. Ces trois groupes d'exercices ne visent qu'un seul but général : l'acquisition du Présent réel. Ils sont d'ordre physique et psychique. Pour que les exercices psychiques puissent être féconds, il est nécessaire, par une série d'exercices physique, de rendre le corps capable de supporter le travail demandé. N'oublions pas que nous vivons dans le corps et que, convenablement entraîné et discipliné, ce dernier représente un instrument merveilleux, d'ailleurs le seul à notre disposition pour atteindre le but proposé. N'oublions pas non plus que le développement ésotérique exige des efforts considérables, dépassant largement ceux que l'on déploie généralement dans la vie. Pour soutenir ces efforts, le corps doit être sain, fort et entraîné.
Les trois groupes d'exercices pratiqués tout le long de la Voie ont pour objectifs :
— la maîtrise du corps;
— la maîtrise de la Personnalité;
— la prise de contact avec les niveaux supérieurs de la conscience.
On voit que ces exercices touchent aux trois Moi de l'homme : par un entraînement basé sur une discipline rigide du Moi du corps et du Moi de la Personnalité, on s'ouvre l'accès à la conscience du Moi réel. Telle est la théorie. La pratique a été élaborée, depuis des temps immémoriaux : elle comporte huit groupes-échelons d'exercices.
Le premier groupe est relatif à la propreté extérieure : le corps doit être soigneusement lavé tous les jours; attention spéciale à la propreté de l'ombilic, des pieds et des organes génitaux. La tête doit être lavée régulièrement. Les narines doivent être dégagées pour laisser passer l'air librement.
Le second groupe a trait à la propreté intérieure : l'évacuation complète et régulière du tube digestif doit être rigoureusement observée. La constipation intoxique profondément
l'organisme. En arrêtant à un certain point la fonction digestive qui s'exerce normalement suivant la Loi de Sept, elle empêche la transmutation des hydrogènes et prive ainsi l'organisme de la partie la plus précieuse, pour le travail ésotérique, de l'énergie solaire. La possibilité de s'élever au-dessus des niveaux inférieurs de la conscience échappe alors à l'homme.
Ces deux groupes d'exercices ont une grande importance, quoique leur valeur soit pour ainsi dire négative; car ils ne conduisent pas par eux-mêmes vers l'évolution ésotérique. Mais ils sont une condition indispensable de cette évolution. Ils doivent donc être soigneusement pratiqués.
Le maintien de la propreté intérieure est facilité par des exercices physiques quotidiens :
marche, gymnastique, et par un régime alimentaire approprié. L'expérience permettra de
mesurer quelle est, dans ce domaine, pour chacun, la juste mesure : car, ici encore, nous
devons nous garder de tomber dans l'exagération. Cette juste mesure sera reconnue à la sensation de satisfaction qu'elle provoque. L'activité et le régime auxquels nous nous soumettons doivent être sains, fortifiant, agréables. Le but est de redonner à l'organisme son équilibre naturel, généralement rompu par les conditions artificielles dans lesquelles nous vivons et nous travaillons. Le maintien de notre poids dans les limites normales témoigne aussi d'un choix correct dans notre mode de vie.
Dans la pratique monastique, les conditions d'une vie équilibrée sont fixées par la Règle
établie depuis des siècles et pratiquée sous la direction de l'Ygoumène (supérieur). Dans le travail ésotérique poursuivi dans le siècle, ces conditions doivent être étudiées et appliquées par le pratiquant lui-même.
Le troisième groupe d'exercices vise à l'acquisition d'une posture correcte. Les exercices psychiques exigent que, pendant leur durée, le corps se trouve dans un état d'équilibre aussi parfait que possible, de façon que l'attention puisse se concentrer tout entière sur l'objet de l'exercice. Pour cela, la meilleure posture, appelée dans la Tradition pose du Sage, doit être étudiée et pratiquée jusqu'à ce qu'elle puisse être maintenue dans une immobilité totale pendant le temps voulu. Elle se pratique dans la position assise, sur un siège dur ne dépassant pas une trentaine de centimètres de hauteur, les jambes croisées, les genoux écartés, les mains posées librement sur les genoux. La position des bras et des mains peut changer d'après l'objet de l'exercice.
La condition essentielle est que la tête, le cou et la colonne vertébrale se trouvent sur un ligne droite verticale. Les épaules doivent être rejetées en arrière, la tête haute. Pour les
dolichocéphales, on veillera à ce que le sinciput soit maintenu à l'horizontale.
Tous les muscles doivent être relâchés. On le contrôlera en les contractant d'abord groupe par groupe, au maximum, pour les relâcher brusquement ensuite. La taille doit être cambrée, et le dos et la tête, si l'on observe les indications qui viennent d'être données, se placent naturellement dans la position correcte, en ligne droite. Il faut éviter à tout prix de courber le dos pendant les exercices, car si l'on prend cette mauvaise habitude, on risque d'endommager le système cérébro-spinal. De plus, on doit être attentif à ce que la colonne vertébrale ne fasse pas saillie. Enfin, on veillera à ce que les muscles des extrémités, mains — y compris les doigts — et pieds — y compris les orteils — soient complètement détendus.
Les yeux doivent demeurer immobiles. Leur position dépend de l'objet de l'exercice donné. Mais, en général, on doit regarder droit devant soi, le regard suivant une ligne parallèle au sol.
Pour s'en assurer, on mesure la distance des yeux au plancher dans la position assise et on fixe au mur, à quatre ou cinq mètres devant soi, ce que la Tradition appelle le soleil. C'est un cercle noir, mat, de trois centimètres de diamètre, dessiné sur un carton blanc. La maîtrise des yeux ne s'acquiert pas tout de suite. Généralement, c'est le dernier organe qui se soumet à la discipline. Aussi, commence-t-on l'étude de la pose du Sage les yeux fermés. Plus tard, lorsqu'on les ouvre, on tolère leur mouvement, à condition que le regard ne sorte pas des limites du soleil. Finalement, on parviendra à l'immobilité du regard.
Telle est la description sommaire de la pose du Sage. Dans la pratique, on se heurtera à une multitude de petites difficultés. Il ne faut ni s'en inquiéter, ni se décourager. En observant les prescriptions données, chacun doit chercher et trouver sa propre position d'équilibre. Cela, nous l'avons dit, ne vient pas tout de suite. Lorsque, à la suite d'essais répétés, la pose sera finalement trouvée, et pourra être facilement retrouvée, on le reconnaîtra à l'indice suivant : une sensation de détente et de repos que le sommeil lui-même ne donne pas.
La pratique de la pose du Sage constitue la condition indispensable du succès des exercices tendant à la maîtrise des processus physiologiques et à la discipline de la vie psychique. C'est pourquoi on doit mettre de l'application et de l'assiduité à rechercher cette pose et à la perfectionner.
La Tradition enseigne d'autres postures et d'autres mouvements : différentes sortes de Génuflexions, prosternations, stolpostoyanié. Celle-ci consiste à demeurer debout comme un poteau. Elle était surtout en usage dans l'Eglise primitive d'Egypte. On choisissait des emplacements surélevés, le sommet de colonnes, par exemple, pour pratiquer cette sorte de performance qui exigeait une maîtrise considérable du corps et des nerfs, plus grande encore que celle dont devait témoigner un gabier dans la mâture d'un voilier.
Pour la pratique de la méthode psychologique, appelée Voie Royale dans la Tradition, la pose du Sage correctement tenue est nécessaire et suffisante pour la quasi-totalité des exigences del'entraînement : presque tous les exercices psychiques et une grande partie des exercicesphysiques peuvent se faire à partir de cette pose.
Le quatrième groupe d'exercices concerne la respiration. La respiration représente un volant si l'on considère l'organisme comme une machine. Elle régularise le fonctionnement et maintient le rythme fixé par le travail du coeur. La respiration exerce une influence directe sur le métabolisme et contribue à la production, par l'organisme, des énergies les plus fines, nécessaires pour établir un contact avec les centres supérieurs. Cette influence peut être considérablement augmentée par le contrôle de la respiration et, en particulier, par la pratique de la respiration rythmée. Cette possibilité nous est offerte par le fait que les mouvements de la cage thoracique qui entretiennent la respiration ont une double régulation : instinctive automatique, et volontaire. La possibilité de passer de l'une à l'autre jette dans notre organisme une passerelle entre les fonctions physiologiques et psychiques. Cette passerelle n'est pas unique, mais elle est très importante.
Cependant, s'ils ouvrent des perspectives séduisantes en vue de l'évolution ésotérique, les exercices respiratoires ont cet inconvénient que, mal conduits, ils peuvent entraîner des conséquences indésirables, ou même dangereuses, par exemple, provoquer l'emphysème pulmonaire ou dérégler le fonctionnement du cœur.
Le premier précepte relatif au contrôle de la respiration est simple. Il enseigne que, les poumons une fois remplis, il faut y retenir l'air. On trouve cette indication dans les textes de la Tradition orthodoxe remontant à une époque très éloignée. Cependant, la durée pendant laquelle cette suspension du rythme respiratoire doit être maintenue n'est pas précisée. Par la suite, toute une série de variantes relatives à la mise en pratique de ce précepte ont été élaborées. Mais, à cause des dangers qu'elles comportent si elles sont appliquées sans discernement, on ne doit en faire usage que sous le contrôle personnel et suivi d'un maître.
Depuis le début du siècle, on trouve dans le commerce une quantité de livres de source hindouiste, bouddhiste ou autre, commentés le plus souvent par des auteurs occidentaux, traitant de la question de la respiration contrôlée et rythmée. Sans entrer dans une analyse critique des systèmes et des indications que donnent ces ouvrages, nous devons insister sur le danger de pratiquer des exercices respiratoires d'après de simples descriptions livresques, sans la présence assidue d'un guide compétent.
Dans la pratique monastique orthodoxe et surtout dans la branche russe de la Tradition, le chant liturgique, en tant qu'exercice respiratoire, joue un rôle important. Dans certains
monastères, par exemple à Laure Petchera de Kiev, ce chant s'exécute à pleine voix. En
même temps, la chorale doit se concentrer sur le thème du chant. Cet exercice mixte, à la fois physique, psychique et spirituel, emploie des moyens puissants et donne des résultats remarquables.
Le cinquième groupe d'exercices a pour objet la constatation. Avec l'exercice de constatation, on entre nettement dans le domaine du psychisme. En effet, par cet exercice, on aborde d'une manière pratique le problème de l'étude de soi.
Constater veut dire reconnaître l'état d'une chose ou d'un phénomène, établir un fait, sans appliquer un jugement personnel quelconque.
L'acte de constater implique donc, en même temps qu'une simple observation du fait, une prise de conscience de soi. Ainsi — et c'est là son sens ésotérique — la constatation exige une application double de l'attention à l'objet et à soi-même. Cet exercice demande toute l'impartialité dont on est capable. Sinon, il dégénère en un reportage, en une action unilatérale qui ne mène à rien au point de vue ésotérique.
La constatation comprend deux groupes d'exercices :
— la constatation dite extérieure, lorsque l'on observe un ou des objets extérieurs, y compris soi-même, lorsque l'on se regarde, pour ainsi dire, « du dehors »;
— la constatation dite intérieure, lorsque l'on observe un ou des traits, des faits ou des
phénomènes de sa propre vie intérieure.
La constatation comprend toutes les modalités de l'attitude nouvelle de l'homme qui aborde le travail ésotérique, c'est-à-dire la lutte permanente contre l'emprise de la somnolence mentale.
On sait qu'on peut regarder sans voir; c'est la caractéristique de la majorité de nos impressions visuelles. On peut regarder et voir; autrement dit, observer. Il y a un progrès, car il y a mise en jeu de l'attention; mais observer ne suffit pas pour obtenir des effets ésotériques, puisque dans l'attention l'objet peut encore nous séduire au point de nous faire perdre conscience de nous-mêmes. C'est lorsqu'on observe en appliquant un effort conscient dirigé simultanément vers l'extérieur et vers l'intérieur qu'on parvient à la véritable constatation qui, elle, produit un
effet ésotérique. L'observation de cette règle générale de l'attention double est exigée tout le long de la Voie jusqu'au sommet de l'évolution ésotérique. C'est là le tresvénié de la Tradition, auquel il a déjà été fait allusion. C'est l'effort constant pour veiller, pour tenir présente à l'esprit l'idée du Moi, tout en continuant comme par le passé — ou mieux encore — son activité extérieure. La constatation a pour base et pour point de départ le précepte général de Jésus aux disciples : ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez.
Or, nous avons vu que l'homme extérieur vit absent de lui-même. Il vit dans des rêves : rêves de nuit, rêves de jour. Nous dormons dans la vie et nous dormons profondément. Comment, en pratique, sortir de cette situation ? Cela est difficile et voici pourquoi. L'homme endormi conserve à la fois l'expérience de sa vie à l'état de veille et la mémoire de son nom, ce symbole de sa Personnalité. Cela lui permet, lorsqu'il se réveille, de retrouver sans difficulté sa conscience de veille. Mais pour passer de celle-ci au niveau supérieur de conscience, à la conscience du Moi réel, ces deux éléments essentiels : l'expérience de la vie et la connaissance de son nom à ce niveau lui manquent. C'est en travaillant sans relâche, « en vrille », par la pratique de la constatation qui comprend et implique l'effort conscient de présence, poussé jusqu'à la
présence en soi, que l'homme peut parvenir à la deuxième Naissance qui est naissance de l'Individualité, c'est-à-dire jonction indissoluble de sa Personnalité, développée et née, avec son Moi réel. A ce moment, il obtiendra son nouveau nom et s'initiera progressivement à l'expérience nouvelle, auparavant insoupçonnée, à laquelle se réfère l'Apocalypse :
A celui qui vaincra, je donnerai... une pierre blanche sur laquelle est inscrit son nom nouveau que personne ne connaît si ce n'est celui qui le reçoit.
La constatation extérieure peut être passive. Elle porte alors sur les objets qui se présentent à nous, sur le film extérieur des événements, sans que nous exercions un choix parmi eux.
Elle peut au contraire être active. Elle choisit alors l'objet sur lequel elle s'exerce. Sous cette forme active, la constatation extérieure peut user d'une méthode particulière, qui, pratiquée régulièrement, aide beaucoup à connaître l'impression que nous produisons sur autrui. Bien que n'étant pas un but en soi, cet exercice est du moins un moyen précieux pour rejeter en grande partie les représentations fausses que nous avons de nous-mêmes. Cette sorte de constatation peut être appelée constatation par réflexion, ou encore prise d'instantanés de soi même.
Ces instantanés donnent les meilleurs résultats lorsqu'ils sont pris dans des réunions,
au moment où l'on parle. Un effort brusque de constatation permet alors de se sentir soi même tel que l'entourage nous voit à ce moment. Un album de tels instantanés permet dereconstituer devant notre regard mental l'image que nous offrons. Pour connaître cette image,un simple exercice fait avec deux glaces est aussi très utile. Notre image dans un miroir estrenversée : le droit y devient gauche et vice-versa. Si nous nous regardons dans deux glaces,notre image est ainsi rétablie. Elle nous cause généralement une impression étrange. Lesdéfauts de notre visage y apparaissent en effet accentués, parce que l'œil ne peut plus fairecette correction automatique de nos traits à laquelle il s'est habitué pour une image renversée.
L'exercice à l'aide de deux glaces nous permet aussi de nous voir de profil. Nous ne
connaissons guère nos profils. Ces visions nouvelles de nous-mêmes apportent toujours
quelque chose. La pratique orthodoxe connaît une forme de tresvénié, de constatation extérieure active, dont elle use largement. Il s'agit de la prière de Jésus ainsi conçue :
Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. On reconnaîtra dans ce
verset le double objectif proposé à l'attention : demande de grâce et conscience de soi comme pécheur. Donc les deux éléments requis pour la constatation sont réunis, à condition, bien entendu, que cette prière soit faite non pas mécaniquement, mais par un effort conscient de présence. L'évêque Théophane, dans ses commentaires, dit que la force de cette prière ne réside pas dans ses mots. Les paroles peuvent être modifiées. La puissance de l'invocation, dit-il, réside dans la constatation de notre état déchu en face de Dieu dans Son état de perfection. Cet effort de constatation simultanée, ajoutons-nous, crée ce que nous avons appelé la différence de potentiel génératrice du courant de grâce. La prière de Jésus est répétée par les pratiquants religieux ou laïcs un très grand nombre de fois, jusqu'à dix et même vingt mille fois par jour.
Le deuxième groupe de constatations comprend les constatations intérieures. C'est un vaste champ d'exercices indispensables qui, avec les précédents, établissent fermement sur le Sentier qui mène au chemin d'Accès, puis à la Voie. Nous retrouvons à propos des constatations intérieures la même distinction entre exercice passif et actif, que pour les constatations extérieures.
Sous sa forme passive, la constatation intérieure, à pratiquer journellement, de préférence le matin et autant que possible à la même heure, consiste en ceci : après être demeuré dans la pose du Sage le temps nécessaire pour sentir les muscles détendus et le rythme du corps devenu normal et régulier, on doit constater passivement tout ce qui se déroule devant le regard mental. Cet exercice exige un entraînement. Il se peut qu'au début on ne voie rien, ou peu de choses. En persévérant, on découvre peu à peu tout un monde, riche de vie et de couleurs. Plus tard ce monde fera l'objet d'un travail destiné à y mettre de l'ordre pour, finalement, le maîtriser, en langage ésotérique, le vaincre. Mais auparavant, il faut le faire sortir entièrement des coulisses de notre conscience de veille. Cela s'obtient par cette constatation passive, calme et impartiale. L'impartialité surtout est exigée; car l'homme est généralement surpris de découvrir en lui certains mouvements émotifs et instinctifs, certaines idées qui, normalement, c'est-à-dire à l'état de veille-sommeil, lui paraissent tout à fait étrangers. Le chercheur apprendra progressivement à explorer son contenu moral. Il constatera que seule une faible partie de ce contenu figure habituellement sur la scène de sa conscience de veille, le principal étant relégué quelque part dans les coulisses de son âme.
C'est avec stupéfaction, parfois avec frayeur, qu'il découvre en lui la coexistence — qui lui semblera impossible, absurde — d'un poète et d'un cynique, d'un héros et d'un lâche. Il s'apercevra qu'il est essentiellement un égoïste prêt à justifier devant lui-même, au besoin par les procédés les plus faux de rationalisation, n'importe quel état d'âme qu'il jugerait méprisable ou criminel chez autrui.
Des traits semblables — et il y en a un bon nombre plus détestables les uns que les autres —sont rejetés à l'arrière-plan de notre conscience, instinctivement dissimulés dans les «coulisses» et cela pour deux raisons. D'une part — et c'est le cas général — l'homme se fait de lui-même une représentation très éloignée de la réalité et il exclut purement et simplement ce qui, en lui, ne correspond pas à cette image. Or, ces caractéristiques rejetées ne cessent pas pour autant d'être siennes. D'autre part, l'homme a peur de ce qu'il est en réalité. Tant qu'il demeure dans la vie extérieure, il n'a pas besoin de procéder à une introspection qui le conduise à regarder en face sa vie intérieure. Dans les rares cas où des circonstances fortuites le mettent momentanément en face de lui-même, il détourne son regard mental pour retourner aussitôt à l'image qu'il s'est créée de lui-même. Cela procède, bien entendu, d'un mensonge systématique à soi-même, mais n'est point fait pour surprendre, étant donné que l'homme extérieur est né dans le mensonge, vit dans le mensonge et meurt dans le mensonge. Seul le travail ésotérique est susceptible de le conduire hors de cette Brousse, forêt pleine de bêtes féroces, dans lequel il vit. Mais alors il cessera d'être un homme extérieur. Ce même exercice de constatation donne encore un autre résultat important. C'est la reconnaissance du trait principal de la Personnalité.
Chaque Personnalité a pour axe un trait principal, autour duquel gravitent toutes ses qualités et tous ses défauts. Il n'est pas nécessaire que ce trait soit marquant; il peut être insignifiant, même ridicule. Il est remarquable que l'homme accepte difficilement de se reconnaître dans ce trait principal. Il est important cependant de le connaître et de l'accepter. On pourrait dire sous une forme imagée que le saisir, c'est saisir le bout du fil qui permettra de dérouler la bobine. C'est par la reconnaissance et l'étude de son trait principal que l'homme pourra préciser et reconnaître son propre type et situer sans erreur possible le centre de gravité de sa Personnalité dans l'un des dix-huit secteurs des centres inférieurs. Ici, l'on sort de la théorie pour aborder le travail pratique par la reconnaissance du fonctionnement des trois centres et la mise au point de ce fonctionnement. Ce travail se fait au long de ce que nous avons appelé le chemin d'Accès.
La pratique assidue de la constatation, sous la forme passive qui vient d'être décrite, est un instrument de sélection. Les faibles s'en détournent et abandonnent les recherches de la Voie pour mieux se plonger dans l'Illusion. Les forts se rendent compte de la terrible réalité que représente leur contenu moral et ils comprennent — non plus philosophiquement comme s'il s'agissait d'un autre, mais dans le bouleversement de leur âme — que le moment est venu de faire le bilan et de le déposer devant le Juge. Mais cela demande du courage.
Nous avons déjà indiqué à plusieurs reprises que la Voie ne peut être atteinte sans que le
chercheur ait accepté la faillite morale et l'ait dépassée. Nous sommes mieux à même
maintenant de comprendre la raison et la signification de cette nécessité. L'homme a tout intérêt à procéder dès le début du travail ésotérique à l'établissement de son bilan moral : il lui sera moins pénible en effet d'en rechercher progressivement les éléments que de les rassembler d'un coup. Quelle que soit la méthode employée, le bilan doit être fait loyalement et ensuite déposé. Car, parvenu au niveau de l'homme 4, c'est-à-dire au bout du chemin d'Accès pour s'engager sur la Voie, l'homme ne peut plus être porteur d'une image mensongère de lui-même. Il doit devenir comme un enfant, c'est-à-dire dépouillé de mensonge et d'illusion vis-à-vis de lui-même, débarrassé de tout l'artificiel que son instruction, son éducation et l'expérience de la vie ont déposé en lui. C'est là le sens des paroles de Jésus : je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux.
Cet exercice de constatation intérieure est l'instrument qui permet au chercheur courageux et persévérant de redevenir un enfant et d'entrer d'un pied ferme sur la Voie du Salut. Sous forme active, la constatation intérieure est choix de l'objet de notre vie intérieure sur lequel nous portons notre attention; sous sa forme type, c'est l'examen de conscience, tel qu'il doit être pratiqué. Le but est ici le même que dans la constatation extérieure active.
L'un ou l'autre de ces exercices conduisent à la concentration, que l'objet soit intérieur ou extérieur, puisque le Royaume de Dieu est la fois en nous et en dehors de nous (voir Fig. 27).
La constatation peut donc prendre des formes variées d'après l'objet et l'attitude choisis. Mais l'attention double est toujours obligatoire.
L'exercice de présence est un effort pour veiller; comme nous l'avons vu, il en est l'aspect principal. Fait chaque jour sous forme de constatation passive, il conduit vers la connaissance de soi. Mais, parce que la présence doit autant que possible devenir permanente, et nous insistons sur ce point à cause de son importance, le chercheur doit pratiquer la double attention autant qu'il le peut au cours de toutes ses occupations. Il remarquera, avec le temps, que cet effort de mémoire, de présence, non seulement n'empêche pas ses activités, mais au contraire apporte une aide substantielle dans leur exercice.
La présence prend, entre autres, deux formes qui doivent être tout particulièrement observées : ce sont, d'une part, la non-confluence et, d'autre part, la non-considération.
Nous avons commenté à diverses occasions ces deux attitudes. Il est cependant nécessaire de revenir sur un aspect particulier de la considération. La non-considération intérieure doit être cultivée de sorte qu'elle devienne totale. Mais il ne faut pas la confondre avec la non considération extérieure. Généralement, l'homme extérieur, surtout lorsqu'il conflue, est pleinde considération intérieure. En revanche, il manque de considération extérieure. Il faut se garder de cela. La considération extérieure doit être accrue le plus possible. Car la vie extérieure est caractérisée par la mécanicité aussi bien sur le plan psychique que sur le plan physique. Nous savons que nous ne devons pas glisser le doigt dans les engrenages d'une machine en marche : il serait broyé et nous risquerions même d'y perdre notre vie. Il en est de même sur le plan psychique. Notre attention doit demeurer vigilante et, nous devons éviter de heurter les machines psychiques dont nous sommes entourés.
Tels sont, dans leurs grandes lignes, le sens et la raison d'être de l'exercice de constatation et les objectifs qu'il permet d'atteindre. On peut maintenant comprendre pourquoi il doit être poursuivi tout le long de la Voie. Il sert d'abord de moyen pour atteindre celle-ci et ensuite de moyen de contrôle des résultats acquis à chacune de ses étapes.
Le sixième groupe d'exercices concerne la concentration qui est un exercice psychique actif. Elle consiste à éliminer l'attention de tout ce qui n'est pas l'objet de la concentration morale ou physique.
Le septième groupe a trait à la contemplation. Celle-ci est atteinte si l'on parvient à maintenir la concentration sur le même objet pendant une durée déterminée.
Le dernier groupe vise à l'extase. La concentration suivie d'une contemplation prolongée
conduit l'homme vers l'extase qui est un état de la Conscience. Pendant que cet état dure, l'homme se trouve hors des cinq sens.
Les trois derniers groupes d'exercices, à commencer par la concentration, ne peuvent être utilement abordés que lorsque des résultats tangibles ont été obtenus par la pratique prolongée de la constatation.
Pour le moment, il faut nous appliquer à ce qui est accessible, et qui est indispensable pour parvenir au niveau de l'homme 4. C'est alors seulement, comme nous nous sommes efforcés de le démontrer, que la Voie d'évolution ésotérique s'ouvre devant le chercheur.

Extrait du chapitre XX de Gnosis Tome I

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